oumâ
Jour pour jour, six ans après un nouveau départ à la voile depuis Camaret, le 12 Juin 2016 Véronique et moi avons remercié et salué Umâ au terme du cycle. La volonté est la flèche arrivée sur les rives d’Asie, la faculté est le soleil qui tend la corde d’arc favorable. Ne pas subir. Les économies s’étaient stabilisées à 50 euros. Aujourd’hui l’expression de ce sillage est le panache d’une comète, parfois une mémoire. Les voyages réalisent les structures fertiles lorsqu’ils sont éveillés et confiants. Rien n’est immobile ni véritablement solide. Car cette vie est ainsi, nomade créatrice par le libre principe subtil de l’esprit qui donne la vie, et par le corps qui l’exprime. Libre veut dire sans morale pressante ou aliénante, sans dogmes, sans religion, sans flagellation. C’est un art de la difficulté transitoire. Au sens pratique de l’application, la restructuration dans une sphère sensible nouvelle est lente; ce voyage sur la mer est une onde passée au travers du voile d’Isis ; les empires se désagrègent sur la rive de sable. L’intuition, la vision préludent, la pratique réalise. La notion alchimique fait que l’esprit recrée la matière. Il faut ‘’entrer en matière’’ pour in-former. Puiser à sa propre source, à celle de l’Univers. Espace et création, co-naître… Ainsi vous vous fécondez, colorés de l’abondance des voyages, de découvertes, d’émotions intérieures générées de la symbiose avec l’espace natif, de fusion, de la connexion planétaire, et aussi d’enseignement de clichés stériles. La métamorphose est le continuum Universel. J’appris d’autres chants de terre et de mer à mon soûl, lié d’orages qui nous traversent, ou éternellement délié de l’oubli des mots de la beauté. La fumée d’un navire disparu à l’horizon découvre les mondes explorés d’avant la naissance ; le rorqual bleu sur lequel nous voyagions en regardant passer nos voiles fluides d’écumes, rappelle les alliances éternelles tandis que Vayu souffle le vent à sa conque dans la lumière pourpre. Au Portail de fer la mer purifie. Les offrandes du bien déposées, les empires d’illusions exorcisés, de multiples formes de grâce renaissent dans les méandres de chevelure nébuleuses sous les yeux d’étoiles des eaux de la nuit, sous les serpents célestes, dans les aubes mûries des ères, l’eau, la parole, la musique, la sensation coulent de la main naturelle et sage de la déesse, le mystère est la vérité des choses, l’âme est cosmique, l’âme est immortelle et sans limites. Elle recueille les précieuses gouttes de Sage Liqueurdans son réceptacle, toute prête à les accueillir elles ouvriront une fenêtre à l’intelligence, ce qui veut dire qu’elles l’illumineront après un indispensable passage par l’inconscient — si tu ne veux pas noircir tu ne blanchiras pas — étincelle qu’il convient de libérer pour qu’elle s’élève au-delà des horizons de la matière qu’elle transformera et consumera en éternité Qui vous a dit que la victoire était bonne? Moi je prétends que l’échec n’est pas moins bon, que les batailles se perdent comme elles se gagnent, du même cœur. Bravo à ceux qui ont échoué ! A ceux dont les vaisseaux ont sombré dans la mer ! A ceux qui, dans la mer se sont eux-mêmes noyés sur la ligne d’infini où la peau et les os s’accordent un vrai baiser de sable.
Soyez prudents dans le choix de vos nouveaux marqueurs (percepteurs) que vous mettez en place, car ces idées et ces croyances seront les étoiles du nouveau ciel de votre esprit. Et dans ces temps nouveaux, vous naviguerez par les étoiles (pensées et croyances) que vous avez placées dans les cieux de votre propre conscience. Alors, compagnons navigateurs du Mystère, quand vous créerez de nouvelles étoiles, agissez avec sagesse.
‘’Etre marin, c’est toujours savoir faire autre chose que du bateau’’. Loïck Peyron
Julio Villar :
Je vais peu à peu et je me libère de tout ce que j’ai vu et appris durant mes années de collège. Sans m’en rendre compte je me lave de tous ces péchés qu’on a semés en moi et me défais de ces terreurs et scrupules absurdes pour revenir à la nature de l’homme que je dois être. Mais…qu’il est difficile de rester pur…pur, comme si rien ne s’était passé.
Je vais me libérant et je remarque que je me sens mieux. Et je découvre que la vie est une chose terriblement importante qu’il ne faut pas gâcher ni vivre à demi. Je ne suis pourtant pas malade. Peu de choses me gênent.
Maintenant, quand je me réjouis, c’est sans craindre le châtiment; et quand je me promène c’est sans craindre les tabous; et quand j’écris, je ne peine plus sous le poids des règles et des traditions. Mes joies et mes tristesses courent sur le papier et je ne crains pas le jugement.
Mon âme se purifie. Et quand je regarde en avant, je ne vois qu’un horizon nettoyé de toute tâche vers lequel il me plait d’aller pieds nus et libre, comme un oiseau. Libre de catéchisme, de grammaire et de géographie. Libre de péchés… car moi, je ne pèche point. L’enfer ne me fait pas peur. Pourquoi aurais-je peur ? Est ce que par hasard il existerait ?
Où vais-je ? Par les chemins du globe ? A travers le temps qui passe ? Ou par ce monde intérieur infini qui est en moi?
Je vais avec moi-même. Je voyage à travers moi et personne ne m’embête, et rien ne me distrait, je suis moi-même mon propre chemin. Et mes océans. Et mes montagnes.
Mon voyage, je ne pourrai jamais le raconter. Je n’ai été nulle part — Un million d’étoiles